En temps normal , je ne suis pas franchement adepte des défilés " en vues" ( entendez le trio BBD - Balmain-Balenciaga- Dior ) ... à l'exception de Lanvin .
Cet hiver , Albert Elbaz démontre une fois plus son grand savoir faire , avec cette sobriété chic qui lui est propre . Le prodigieux couturier , l'un des rares à se voir encore attribuer ce titre- traverse les tendances telle une lame qui tranche les parois du temps , avec cette grâce hautement désirable . Chaque collection de Lanvin est comme un court métrage , une symphonie pleine d'allure , d'une détermination qui s'écrit jusque sur le visage des mannequins . Affublées de perruques d'une héroïne née d'un croisement fatal entre Pulp Fiction et Cléopâtre , Magdalena , Edita et les autres progressent sur le podium , toutes de noir vêtues .
Silhouettes corbeaux sophistiquées , cultivant ce mystère jusque dans le port de ces bijoux incroyables chers à la maison de la Grande Jeanne Lanvin , les modèles arborent cet air tempétueux et hautain , en total accord avec ces robes d'une perfection surréaliste , à la fois simples et extra complexes , inatteignables et terriblement portables .
Tel est le pouvoir d'Albert Elbaz , une magie noire qui n'opère pas immédiatement , comme si le spectateur devait lui-même s'éclairer à travers l'atmosphère tamisée qui a baigné la représentation . Parfois , quelques éclats de couleurs , du gris souris au rouge hollywoodien , apporte juste ce qu'il faut de glamour à la virtuose démonstration de style de la griffe Française . L'un des meilleurs défilés de cette Fashion Week Parisienne , qui souligne à nouveau ce crédo éternellement au goût du jour :
"Lanvin , le luxe suprême , le vrai ."
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