dimanche 8 mai 2011

Chronique concert : Gold Panda/ The Amplifetes/Pigeon John

Pigeon John + The Amplifetes + Gold Panda

6 par 4 Laval 20/04/2011


Il faut parfois sortir du joyeux pays des Transmusicales ( appelé vulgairement Ille et Vilaine) pour s'enorgueillir de micros concerts explosifs. En attendant la prochaine édition de la Route du Rock ( dont la line-up est peu à peu dévoilée ) , les mélomanes bretons frustrés que nous sommes ont pu se dépayser grâce à la prestation rythmée d'un rappeur du Nebraska ( Pigeon John ) , les feux d'artifices d'un quatuor suédois crabock ( The Amplifetes) et le set torrentueux d'un DJ londonien ( Gold Panda) .


Dans une ambiance qui lorgne plus du côté du café concert que du club branché insipide , les Mayennais des parages et quelques fans absolus ( en minorité ce soir-là ) ont pu compter les décibels . La moitié des spectateurs était finalement accoudée au bar , l'autre attroupée devant la minuscule scène , remuant plus ou moins sauvagement leur masse corporelle . Le démarrage est lent mais plutôt convaincant avec les punchlines bien balancées de Pigeon John qui déchirent l'étiquette de «musique de pub automobile » (survenue avec le titre The Bomb ) pour revêtir le statut de figure ascendante de rap alternatif. Si une écoute classique du dernier album « Dragon Slayer » laisse l'auditeur de marbre , la version live est une bonne surprise , valorisée par son instrumentation et où John Dunkin prouve qu'il est plutôt humble et sympathique pour un habitué du Good Life Café .


30 minutes plus tard , une vidéo aux allures de générique de la Guerre des Etoiles est projetée sur les murs , accueillant par leur nom The Amplifetes , formation approuvée par Roberto Cavalli qui a fait « d' it's my life » un tube de catwalk . Les accolytes barbus menés par un Tommy Spaaheden complètement adepte de la dégaine druide psyché et bien survolté parviennent à exploser nos tympans de mélodies bling bling mais ennivrantes , qui semblent uniquement destinées aux baffles de dance floor . On est ici très loin du son polaire que font résonner nombre de groupes suédois qui revendiquent une certaine discrétion , le groupe assumant à fond son côté sons et lumières cosmiques , le tout baigné de quelques notes de synthés aux résonnances un brin eighties et de chorégraphies non identifiées.


Aux alentours d'11h , le public , lassé et visiblement exténué des délires amphétaminiques de The Amplifetes , déserte partiellement la salle. La troisième partie de cette soirée est pourtant de loin la plus efficace , administrée par un Gold Panda en pleine forme. Imagé par des vidéos multi-sensorielles aux sujets incongrus mais parfaitement en accord avec les morceaux délivrés ( fragments de reportages animaliers , archives de gare , paysages exotiques) , le set du Londonien ne tarde pas à rameuter curieux et noctambules avides de ces basement beats aux influences tous azimuts qui ont fait la spécialité de Derwin ( son vrai nom ) . Ouverture super sonique ( Vanilla Minus ) et fermeture aux accents orientaux ( Quitters Ragga ) habilement entrecoupées de samples tout aussi détonants et construits comme des loops hypnotiques ( au hasard Snow & Taxis , Mayuri ou le tube You ), le mix est diablement addictif et achève cette étrange soirée plesbicitée par des fans de tai-chi plus très nets avec brio .




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