mercredi 25 mai 2011

Fenêtre sur (le) court

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Natalia Vodianova , ici immortalisée par Mickael Jansson , franchit la ligne du politiquement correct pour Vogue Paris . Terrain ou baisodrome ?


Une chose que j'adorais faire en rentrant des cours : siroter une menthe à l'eau devant un match de tennis sans son mais avec un vieil album de Royksopp . Les ahanements de l'effort contre quelques notes norvégiennes , voilà le secret . Pourtant , à défaut d'en faire l'arrière plan de cet article , ce sport m'ennuie profondément . J'ai bien fait une tentative il y a 8 ans
( souvenir vintage à souhait ) qui s'est terminée en règlement de compte avec une prof amiral qui me relayait systématiquement au ramassage de balles . Au lieu de viser les autres joueuses de bonne famille , la tête du coach m'inspirait plus . D'où mes coups "gauche" de forcenés qui ont bluffé la victime elle-même.

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Dans , Match Point de Woody Allen , le tennis s'avère un tremplin pour conquérir la haute'.

C'est un fait , le tennis est régulièrement associé à la haute société . On voit souvent dans ces films très léchés des tandems père-fils respectables échanger quelques balles pour éliminer le combo caviar/homard. A l'instar du cricket , la discipline occupe une place importante dans l'emploi du temps dominical de l'aristocratie , notamment britannique . L'image a bien plu à Woody Allen , qui l'utilise à revers dans Match Point , en entrecoupant les rencontres des lèvres lascives de Jonathan Rhys Meyer et Scarlet Johansson de celles des balles et tamis . Si les scènes les plus rasoires ont lieu au milieu des couloirs ( match entre deux prétendants façon combat de coq de l'an 2000- date de sortie du film ) , le sport à raquettes s'avère un parfait cadre de coups bas en tout genre , où la stratégie et les smash "humains" traversent les filets et sortent même des 26 yards de terre battue .


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Kirsten Dunst dans Wimbledon ou le 7ème art à deux balles...

D'autres réalisateurs en font leur sujet principal comme
Wimbledon , navet sirupeux où la présence de Kirsten Dunst en challenger enragée ne transforme pas en service ce ramassage à la (petite) cuillère . Sur le petit écran , une seule série ( forcément canadienne ) s'est prêtée à l'exercice aux prémisses des années 2000 : (feu) 15 A . On y suit les pérégrinations d'une bande de beaux gosses arrogants également doués sur le court dans un semblant de concept sport/études ( l'académie Cascadia , attention ça claque ) . Hyper téléphoné et cliché , le scénario est à la hauteur d'une saison d'S Club 7 : simplet et réjouissant .


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15 A , le rendez-vous inavouable de KD2A .


On salue tout de même l'initiative qui n'avait jamais été pensée auparavant en dehors du circuit des animes ( séries essentiellement japonaises ou coréennes , qui ont la particularité d'être fortement dégénérées et bruyantes) qui comme dans Prince of Tennis ( je vous déconseille d'en savoir plus ) , avait fait du sport et de son côté compétitif et impitoyable une satire de la société du continent . Mais alors reste t-il un emblème pour la soupape des soeurs Williams ?

Dans le royaume de l'art ( souvent peu enclin à mélanger baskets et pinceaux ) , l'activité jadis appelée jeu de paume était pourtant un sujet foisonnant , au point qu'un Tenniseum a ouvert ses portes en 2003 à Roland Garros.

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Photographie de Jacques-Henri Lartigue

On y trouve des collages avec la tête de Yannick Noah fragmentée , de sublimes clichés de Lartigue rappelant que les minis jupes des filles n'étaient pas franchement de rigueur au siècle dernier mais surtout des expositions qui n'ont strictement rien à voir avec le tennis , comme pour montrer au visiteur qu'à la FFT on ne disserte pas que sur le rebondi des Babolat à longueur de temps . La mode s'y est également intéressée , voire spécialisée , avec pour porte drapeau le géant Lacoste . Ancien champion reconverti , René L a fait du crocodile sa signature et du polo en piqué de coton l'indispensable de tout joueur qui se respecte mais aussi des sédentaires en quête de qualité .

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Lacoste lookbook A/Hiver 2011/2012

Après l'ère Lemaire qui a sû transformer la maison ancestrale en fournisseur cool , sautillant et pétaradant c'est au tour de Felipe Oliveira Baptista de reprendre les rennes de la griffe . Absent de la dernier fashion week , ce dernier a néanmoins laissé entrevoir quelques tenues de l'hiver prochain , radicalement plus sombres et paisibles , comme si le gamin goguenard Lacoste avait soudain mûri . La raquette est toujours là , plus sobre et épurée que jamais , glissée dans un large sac bleu marine en cuir et coton . La bourgeoisie funky c'est fini ? Au vu du talent de Baptista , laissons le s'acclimater doucement mais sûrement au label sportif et sophistiqué .

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Bonus : Viens chausser tes tennis et ton short à rayures tennis pour écouter Tennis .
( Problème : les protagonistes font du bateau dans le clip ... )


1 commentaire:

Clémence a dit…

Il fallait à tout prix que je t'envoie ça : http://www.youtube.com/watch?v=lbMiHqaE8VE
http://www.youtube.com/watch?v=dwIRTB21OQM&feature=related
http://www.youtube.com/watch?v=9_g0TpTmIIk&feature=related