dimanche 30 décembre 2012

Les dernières critiques de l'année 2012


Les vacances restent le moment idéal pour visionner un bon stock de films qu'ils soient indépendants ou mainstream , tchèques ou néo zélandais. J'ai lu que la meilleure manière de connaître et de comprendre le cinéma était de tout voir , de ne rien proscrire. C'est une manière très efficace d'observer le monde dans son intégralité et selon divers points de vue. C'est aussi l'occasion de découvrir les "phénomènes" du moment et de s'imprégner d'une année qui ne s'est finalement pas achevée par notre propre perte 
(à quand la prochaine fin potentielle du monde?) .


POUR : Les amateurs de Simon Werner a disparu et les dégoûtés des sagas françaises de l'été ( dont le pitoyable "Miroir de l'eau")


Les Revenants. Pur fumisterie Canal + ou résurrection de la série fantastique française?

En général je suis plutôt réfractaire aux séries françaises. Il faut avouer qu'on est souvent loin de la force des pools de scénaristes américains qui pondent semaine après semaine des épisodes dignes de minis films palpitants ( l'excellent Homeland dernièrement) . Mais j'étais plutôt confiante en lisant le synopsis des Revenants , sachant qu'il est réalisé par Fabrice Gobert , auteur du remarquable Simon Werner a disparu , véritable ovni dans le paysage désolés des thrillers hexagonaux. On retrouve le style soigné du brillant cinéaste jusque dans le générique , sorte de clip sur l'apparition et la disparition et dans la lumière blafarde et luisante à la fois qui confère une atmosphère surnaturelle au petit village des Alpes où se déroule l'histoire. Servie par un casting 5 étoiles , la série est une vraie réussite même si elle suit en définitive des sentiers classiques dont la voie a déjà été balisée par d'autres séries américaines de science fiction ( on pense à une sorte de 4400 en version nettement plus sophistiquée ) . La force de cette nouvelle création de la chaîne cryptée réside sans doute dans son réalisme saisissant aux antipodes de sa trame d'origine ( une histoire de zombies).


 Another Earth

Pour : Les mordus d'astro physique , du festival Sundance et des longs métrages mutiques incongrus

Contrairement à ce que son pitch laisserait penser , Another Earth n'est pas un film de science fiction . Ou tout du moins , le genre n'est qu'en second plan . On y suit la vie terne d'une jeune femme passionnée d'astrophysique qui laisse tomber ses études pour devenir femme de ménage. Derrière cette introduction peu cosmique se cachent pourtant plusieurs autres intrigues en orbite. Le deuil , la rédemption métaphorisée par l'existence d'une autre planète et la quête de soi , autant de thèmes quasi christiques qui surgissent comme une éclipse tout au long du film . Emmenée par une jeune actrice désaxée ( Brit Marling) , le film compile malgré lui tous les clichés du parfait film Sundance. Plans fuyants , dialogues furtifs et mélancolie "indé" qui finit par plomber ses dernières minutes. A voir tout de même.


 Pour : Les dépressifs passionnés de psychologie , les fans de dessins animés intellectuels à messages codés

 Le complexe du castor de Jodie Foster.

J'admire beaucoup Jodie Foster et avoue avoir été intriguée ( et sceptique) par son projet de film sur un type dépressif qui se reprend en main grâce à une peluche en forme de castor. Peu applaudi par les critiques , l'objet cinématographique quasi inclassable recèle pourtant quelques qualités. Loin d'être une comédie lourdingue à la "Ted" , le film lorgne plutôt vers le conte psychologique et pourrait illustrer d'une certaine manière les troubles bipolaires caractéristiques de la dépression . Le castor incarne l'exact opposé de Mel Gibson mais représente son état mental le plus excessif ( ambition démesurée , relations trop parfaites) qui est en définitive le plus destructeur . En témoigne l'issue tragique du film qui est néanmoins nécessaire pour enfin sortir la tête de l'eau .



 Pour : Les aficionados de Kathryn Bigelow ( Démineurs), les adeptes de tragédies beckettiennes

Buried. Alors que je considérais Ryan Reynolds comme un action man débile de l'industrie hollywoodienne , j'ai dû réviser mon jugement après avoir vu Buried. Plus qu'un huit clos , l'action du film n'est concentrée qu'entre les cloisons du cercueil - et s'en voit décuplée- où est enfermé un routier envoyé en Irak après avoir été enlevé par un groupe de terroristes. Ultra haletant , ce long métrage fortement déconseillé aux claustrophobes s'avère d'une redoutable efficacité. Il parvient à retenir l'attention du spectateur dans un décor fixe par le jeu désespéré ( et très juste) de son personnage principal , à qui l'on s'identifie facilement par ses atours de mec lambda. Les quelques minutes dans l'obscurité totale sont sans doute les plus réussies et communiquent le enfermement oppressant qui règne tout au long du film . Un thriller espagnol palpitant jusqu'à la dernière seconde , injustement mésestimé par la critique...


Seven:

Pour : Les mordus d'Esprits Criminels et du silence des agneaux

Je ne découvre que tout récemment le travail de David Fincher. Je n'avais vu que l'insubmersible Fight Club et Zodiac , tous les deux excellents et revisionnables à l'infini . Seven va sûrement rejoindre cette catégorie par sa maîtrise exemplaire du thème de l'enquête policière et son jeu d'acteur impeccable. Le serial killer joue ici les anges de la mort ou de justicier sadique qui espère nettoyer les rues de ces individus en marge de la société qui le révulsent ( obèses , prostituées...) . Blafard et sans concession , le thriller trouve son climax en matière de noirceur dans son dénouement cauchemardesque pourtant tout à fait plausible.


 
 Jusqu'à que la fin du monde nous sépare.

Le tandem est inattendu mais fonctionne étrangement. L'une des mascottes d' Appatow abonné aux comédies grasses (Steve Carrel) et une anglaise habituée aux films d'époque (Keira Knightley) se retrouvent dans une comédie de fin du monde ( un genre antithétique ici maîtrisé avec brio ) où  la folie ambiante qu'entraînent ces derniers instants transmet une joie de vivre rafraîchissante , un hédonisme bienvenu en période de crise. L'un des films sur l'apocalypse qui donnent le plus envie de quitter ce monde à dos d'un poney rose fluo.




 Le Hobbit. 

Moi qui ait toujours considéré le Seigneur des Anneaux comme la filmo idéale de mon adolescence bercée par la fantasy , j'ai été un brin déçue par ce préquel peut être davantage destiné à un public plus jeune mais qui a le mérite de m'avoir fait revenir 10 ans en arrière , entre insouciance et imaginaire démesuré. Les décors sont toujours aussi somptueux , la musique est toujours là et la bande de nains est plutôt fun .Mais le film s'embourbe à tort dans une avalanche d'effets spéciaux et de rallongements qui relèvent plus des libertés qu'a pris Peter Jackson que de l’œuvre originale de Tolkien ( qui est beaucoup plus courte que le Seigneur des Anneaux) . Un bon divertissement qui reste néanmoins une œuvre mineure du réalisateur.

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