dimanche 19 mai 2013

Les grandes questions du jour






1/ Faut il regretter l'époque "Discovery"  de Daft Punk ?

A la première écoute de "Get Lucky" , j'avoue que je n'ai pas du tout reconnu le Daft Punk qui avait rythmé ma pré-adolescence , que m'avait découvrir une amie toujours très en avance en matière de musique . Un groupe démentiel qui inondait MTV  de clips  semi mangas intergalactiques et de mélodies bioniques qui s'infiltraient  partout , des baladeurs CD jusque dans un film de Klapisch ( le tube hypnotique Aerodynamic très bien intégré dans une scène de cuite dans les rues de Barcelone , dans l'Auberge Espagnole) .

Le problème avec ce retour tonitruant 8 ans plus tard , c'est l'overdose médiatique qui l'accompagne , jusqu'à l’écœurement ( Get Lucky au rayon charcuterie de Carrefour , Get Lucky au Grand Journal , Get Lucky chez H&M ... raaaaah) . 

Même si ce duo avec le leader de NERD n'a rien d'indigeste et reste entraînant , c'est comme si on avait quitté définitivement la galaxie Digital Love pour gagner une nouvelle planète dans un vaisseau  plus sophistiqué mais moins curieux : Harder Better Faster Stronger ? Toujours est-il qu'après une écoute intégrale de l'album , je dois dire que RAM reste un très bon album mais qui ne tournera probablement pas dans mon IPOD ( du moins pas pour l'instant , vais-je changer d'avis ? ) . 




2/ Doit-on réhabiliter le bûcher pour le fondateur d'Abercrombie & Fitch ( humour)

Cette annonce a déclenché ma fureur . Arrêter les vêtements Abercrombie au 38 ? Une hérésie et une stratégie complètement débile . Les inconditionnels de la griffe diront que cette nouvelle mesure ostracisante est une sorte de lutte contre le surpoids , or faire du 40 et + est -il forcément synonyme d'embonpoint ? A&F ne prend absolument pas en compte la morphologie , la taille ( faire du 40 pour 1m80 définit une personne très mince) ou tout simplement l'envie de prendre des fringues plus larges .

On nous bassine avec le FLÉAU de l'obésité alors que l'anorexie est partout et quasiment aussi présente ( les deux extrêmes se côtoient dans les rues de manière assez effrayante) . 

En condamnant ces tailles en définitive "normales" , la marque américaine risque de perdre une clientèle importante et déchaîne les foules depuis quelques jours. C'est finalement toute la philosophie de la marque et sa communication qui sont pointées du doigt , ses vendeurs ultra lookés aux corps exagérément  XXS  , ses boutiques ambiance boîte de nuit , ses prix insolents et cette aura branchée et élitiste qui mettent d'emblée mal à l'aise les clients plus lambdas à l'entrée. 

Plusieurs questions se posent: doit-on se battre pour virer le boss d'AF , faire un boycott , taguer sur les vitrines "I'm wearing over 10 and i'm proud of" ou laisser le cercle des nouveaux clients riches et mincissimes en paix ? Le débat est sans fin .







3/ Outre les ronflantes montées des marches , que retenir du festival de Cannes?

La robe de Cara Delevingne ( que fait-elle ici d'ailleurs ?) est certes "fringante" ( je suis obsédée par les vieux mots en ce moment ) mais on s'en contrefiche , le nouveau Coppola fille ( The Bling Ring) en revanche mérite l'attention . Son changement de registre ( elle troque le style éthéré pour le bling bling 3.0) fait grincer des dents et c'est tant mieux . 

J'admire le mélange de simplicité et de dignité de Sofia qui a sû affronter les apprioris sur son affiliation soit disant favorisante ( je dirais plutôt handicapante) , son style guimauve et ses centres d'intérêt de petite fille riche. 

On est très loin de Somewhere mais la capacité à se réinventer tout en conservant sa propre identité cinématographique me fascinera toujours . 

C'est vrai que Cannes est un festival peut être trop surestimé , trop médiatisé , qui en comparaison d'autres excellents rendez-vous ciné ( Toronto , SXSW , Berlinale , Locarno , Leeds , Venise , Sundance parmi tant d'autres ) est un peu moins audacieux , moins fantasque . La sélection a toujours son quota de films asiatiques de 3h rasoirs et alambiqués au possible ou de gros blockbusters qui permettent de faire scintiller le tapis rouge de superstars en robes de créateurs . Prestige du cinémâââ français . 

Mauvaise foi mise à part , quelques films me tentent bien , je remarque que c'est surtout dans la section "Un certain regard" plus ouverte et créative : "Sarah préfère la course" , un petit film canadien sur une jeune coureuse de fond qui évite les clichés du genre - à noter que les films québécois sont encore trop rares sur la Croisette , et que seul Les Amours Imaginaires de Xavier Dolan a véritablement fait parlé de lui- , Miele , un film qui s'annonce très émouvant sur l'euthanasie , le nouveau des Frères Cohen , Inside Llewyn Davis , Ma vie avec Liberace ( un pianiste  mégalo déjanté à l'univers ultra kitsch qui fit même refaire sa piscine en forme de piano) de Soderbergh , Jeune & Jolie de François Ozon ( encore une histoire de prostitution mais j'ai tellement aimé "Dans la maison" que je foncerai quand même le voir à sa sortie ) . Par contre on se passera des coiffures de CANNES-iches des célébrités ( le jeu de mots pourri du jour je vous l'accorde mais ça change un peu du "Yes we Cannes" qu'on voit partout ) ...


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