Enterrer le passé est un acte douloureux et presque sans fin même si pour ma part je m'attèle consciencieusement à cette entreprise , essayant d'effacer odeurs vanillées , sonneries d'alarme ou insomnies chroniques ( ne rentrons pas dans les détails voulez-vous ) .
Je me suis toujours attachée aux faits et objets secondaires , si bien que je peux mieux vous décrire le magasin où l'on a acheté un frigo d'occasion que le jour où mon existence a brutalement changé. Est-ce une manière de se protéger que d'échapper à la gravité des évènements , en accordant de l'importance à ces instants superficiels ?
Pour mieux faire comprendre le titre de "Makinfluence" , j'ai sélectionné quelques éléments qui paraissent au premier abord un peu futiles ,saugrenus , inintéressants , désuets ( rayez la mention inutile ) , des objets palpables ou non qui ont subitement disparu de la circulation en laissant une trace indélébile ... Un nouveau signe pour avancer ?
C'était l'époque où le mot "cutomiser" régnait en big boss. Je ne parle pas de tuning même si les premiers épisodes de Pimp my ride étaient diffusés en ces temps-là . Tout devait être décoré , transformé à la sauce scrapbooking . Les gens auraient tué pour des scoubidous , des papiers parfumés. J'avais 11 ans à tout casser et je m'amusais déjà à torturer mes photos d'appareil jetable ratées pour en faire des montages abstraits. J'étais obsédée par le flou , les lumières surnaturelles et concevais des romans photos sardoniques. J'avais déjà un polaroid énorme utile pour faire des shootings de poupées ( faute de mannequins compétents , système D ) .
Puis cette version allégée est sortie de nulle part , crachant des images minuscules autocollantes à coller partout , que j'enfilais comme des bobines de diapositives. Vous trouverez peut-être l'idée complètement dépassée aujourd'hui , je rêve quand même de remettre la main sur cet appareil jaune poussin qui fait les globes oculaires microscopiques et la peau laiteuse.
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