Rite pop américain par excellence , le spring break est une grosse orgie d'étudiants dégoulinants qui s'adonnent à tous les excès le temps d'un séjour au soleil .
Le phénomène attire depuis peu les fêtards français et les plus jeunes s'échauffent déjà aux Skins parties en attendant l'âge légal . Cette débauche printanière inspire même le réalisateur underground Harmony Korine , qui fait de l'une des tradition US la plus transgressive un vaste trip sans limites et borderline . Pourtant le film ne semble jamais s'apparenter à une parodie grinçante ou à un hommage immodéré à ces congés dépravés , et les premiers clichés de tournage laissent perplexes .
A commencer par le casting : avec la star d'High School Musical Vanessa Hudgens qui vient s'encanailler dans le long métrage en bikini et chevelure peroxydée aux côtés de Selena Gomez , la petite amie de Justin Bieber qu'on envisageait plus en Hilary Duff du futur qu'en allumeuse indé et de Rachel Korine , pin up à la chevelure bubble gum ( pour les besoins du film ) et accessoirement compagne d'Harmony . Sans parler de James Franco , méconnaissable en Sean Paul dealer , qui signe une autre collaboration avec le réalisateur après le court métrage artistique "Rebel" .
On croyait le genre réservé aux réalisateurs de seconde zone aux "oeuvres" putassières arrosées de margaritas et d'humour graveleux ( Mexican Pie , Mardi Gras , American Holidays , Spring Breakdown ) . Mais Korine en donne une version alternative plus vibrionnante , où les héroïnes prêtes à tous les excès draguent aussi bien qu'elles tirent ( elle braquent un resto pour se payer des vacances au bord de la mer ) .
Mais pourquoi ces vacances dévergondées fascinent elles tant le cinéma et la télévision ? Pratiquement toutes les séries américaines ont leur épisode spécial Spring Break ( dont Friends ) et les reportages type Zone Interdite sur le sujet ne manquent pas . Comme si les dérives pubères était l'objet d'une obsession indescriptible . Le thème passionne , illusionne des vacances en totale déconnexion avec le quotidien , où l'interdit n'existe ( pratiquement ) pas . Serait-ce un effet boomerang de la ( prétendue) sobriété des jeunes américains jusqu'à l'âge de 21 ans ? Le fait de s'"abstenir" décuplerait- il l'addiction à la boisson et autres substances par la suite ? L'omniprésence de la religion tendrait-elle à une super désinhibition lorsque la moindre occasion se présente ? La réalité étant que la tentation de désobéir est plus forte que jamais , l'inspiration "TRASH HOLIDAYS" n'est pas prête de s'arrêter ...
Springbreakers , d'Harmony Korine , en salles en fin d'année
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