Le jour d'après
Après les séries américaines des années 90 , je suis rentrée dans une période de visionnage intensif de films catastrophes .
Hormis
les téléfilms australiens diffusés en fin d'après midi sur Sy-Fy qui commencent bien souvent par « Alerte à » ou
« Panique... » , les films d'apocalypse ont été peu
nombreux depuis le début du 21ème siècle et furent rarement une
réussite .
Aujourd'hui
le sujet favori des réalisateurs en matière de fin du monde est le
virus dévastateur , avec le très niais Perfect Sense
sorti en Mars dernier où les protagonistes perdent progressivement
leur 5 sens à cause d'une épidémie . Sur le même thème on
retrouve Contagion de Soderbergh -qui porte bien son
nom- ; l'un des films les plus hais de la planète , Phénomènes
, du malheureux Schyamalan avec une Zooey Deschnanel médusée et
le scénario plus gore de 28 jours plus tard où sévit
une épidémie en Angleterre et où les contaminés deviennent des
mutants puants ( vaste blague ce film ) .
Pendant que Nicolas Cage
découvre dans « Prédictions » des évènements
cataclysmiques d'un futur proche , une série de réalisateurs
s'emballe pour la rencontre du 3ème type qui tourne mal . Dans
Skyline et Cloverfield , les extraterrestres aspirent
et dévorent leur victime qui sont toujours des fêtards trentenaires
bien gaulés . L'histoire commence toujours par une méga fiesta qui
se transforme en cauchemar pendant que les héroïnes hurlent des
« Oh my god » toutes les trois minutes d'un air horrifié
. Si Cloverfield a le mérite d'être particulièrement effrayant (
grâce à sa réalisation caméra à la main façon Youtube ) ,
Skyline traîne en longueur avant de déverser un combat héroïque
minable qui s'achève en une épilogue des plus grotesques (
attention spoiler : le héros fini avalé par un extraterrestre ,
prend son esprit et renaît gentil mutant , magistral ! ) . 2 films
ont sû retranscrire l'attaque d'aliens peu pacifistes ces dernières
années : La Guerre des Mondes et Signes . Le
premier présente l'invasion par une série d'événements
terrifiants et spectaculaires ( destruction de la puissance des
Etats-Unis) , le second préfère une apparition plus discrète mais
non moins inquiétante. L'oeuvre de Spielberg ( qui mérite son
statut ) décrit parfaitement le climat d'angoisse ambiant au
lendemain du 11 Septembre ( référence aux terroristes , qui sont
présumés coupable de cette attaque ) même s'il reste
fondamentalement patriotique . Le film est tellement réaliste que
les orages électriques survenus peu de temps après la séance ont
stressé des milliers de spectateurs ayant vu le film . Signes
préfère une approche plus prophétique en laissant planer cette
atmosphère d'insécurité et d'impuissance . Outre les E.T
sanguinaires , un autre danger guette : le dérèglement climatique .
Et dans le style , les résultats sont bien souvent apocalyptiques (
dans tous les sens du terme ) .
Dans « Le Jour d'après »
, les glaciers fondent , les ouragans affluent et New York est figé
dans la glace . Jake Gylenhaal campe un ado courageux bien moins
intéressant que son précédent rôle de prépubère dans Donnie
Darko , et Dennis Quaid ( papa écervelé de « A nous quatre »)
ressemble à une espèce d'Harisson Ford des neiges . Le film de
Roland Emmerich est suivi quelques années plus tard de 2012 ( même auteur) , où la
surdose de déréglements climatiques semblent être le péché
mignon du réalisateur ( innondations , tremblements de terre géants
, cyclones en veux tu voilà ) . Le Jour d'Après est plutôt
passable pour ce type de films , la trame restant suffisamment
efficace pour divertir le spectateur ( et non le cultiver ) quand
2012 est bourrin au possible , sorte d'attraction dénuée de
toute subtilité où l'on entre juste pour vomir un kebab mal digéré
. Et pourtant il est intéressant de remarquer que ces films battent
des scores incroyables côté spectateurs .A croire que le thème de
Cassandre fascine les contemporains , ces longs métrages américains ultra
formatés toujours construits sur le même schéma et les mêmes
valeurs ( famille , patrie , courage...) parlent aux gens qui adorent
visiblement s'enfiler des seaux de pop corn devant une potentielle
fin de leur espèce . Le goût pour le spectacle et le dramatique ne
font qu'enfler quand il suffit parfois d'allumer la télévision sur
les informations pour satisfaire son plaisir malsain . Ce genre de
cinéma serait-il donc de la science fiction de seconde zone , piètre
interprétation de ce que notre monde pourrait devenir mais parfaite
animation pour le commun des mortels ? En attendant , d'autres
détournent l'idée en court métrage crypto-délirant , à l'instar
de Larry Clark :
Sorti
en 2002 , Teenage Caveman raconte la survie d'un petit
groupe de cinglés dans des grottes revenus à l'âge de pierre .
L'amour physique est interdit , considéré comme une « dégradation »
. Quelques adolescents font alors une rencontre fascinante dans les
vestiges de leur ancienne civilisation …
ATTENTION
CES IMAGES PEUVENT SENSIBILISER LES PLUS JEUNES PAR LEUR INCONGRUITE
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