jeudi 19 août 2010

Geek Generation

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Descendu par les critiques , le nouveau Hideo Nakata ( The Ring ) a pourtant retenu mon attention . Un teenage movie allégorique qui livre une réflexion vibrante sur l'échappatoire virtuel , qui ne parlera qu'à la génération 3.0 .
Chatroom est d'abord un film qui conte les choses au sens figuré . Les salles de discussion ( chatroom ) sont alors représentées comme de véritables pièces décorées selon la personnalité de chacun , des chambres d'un hôtel lugubre mais fascinant. Une idée ingénieuse qui évite de filmer les adolescents devant les écrans , une option qui aurait rendu le film statique et rébarbatif .
Nakata y campe une bande d'ados assez caricaturaux ( le dépressif , la nymphette dorée , la jeune fille de bonne famille , le futur pédophile ... ) rassemblés sous l'égide d'un nerd dépressif à la coupe new wave ( Aaron Johnson , juste flippant ) . Invitation au suicide , à la pornographie , à la violence ... tous les dangers du web sont évoqués et l'entreprise de William ( pousser les plus fragiles à passer à l'acte ) rappelle celle des communautés pro-ana ou gothiques qui exercent cette obsession morbide pour l'auto destruction .
La scène la plus épouvantable de ce film reste celle où William regarde avec délectation un jeune garçon se pendre dans sa chambre , filmé par sa webcam . La réalité est hélàs égale à la fiction , l'histoire ayant été inspirée d'une pièce d'Enda Walsh du même nom mais aussi de faits d'hiver étouffés par le scandale qu'ils provoqueraient une fois dévoilés au grand jour .
La richesse du film tient aussi à ses acteurs british habitués des productions trash pour la plupart ( Hannah Murray , qui incarnait l'anorexique de Skins et donc Aaron Johnson de Kick Ass , mais aussi l'étonnante et trop méconnue Imogen Poots et Matthew Beard qui semble collectionner les rôles de "pauvre mec" ( déjà aperçu dans Une Education ) .
Si Chatroom n'est pas le chef d'oeuvre de l'année 2010 , il en demeure une réflexion intéressante sur les dérives de la toile , sur cette autre vie qui ne commence qu'une fois la connexion établie , le mal être.com , l'e-catharsis . A noter que des études récentes ont prouvé que l'utilisation accrue d'Internet favorisait l'état dépressif . A bon entendeur ...

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