lundi 16 août 2010

Le point de non retour









C'est fréquent . Evident . Lorsqu'on a trouvé un endroit où se perdre , où l'air iodé macule la peau de souvenirs sableux , où l'on peut courir le long des digues interminables , où l'on dépasse ses limites avec cette vivacité extrême , mû par une énergie inconnue , celle du milieu d'Aout , on ne veut plus retrouver les lieux du quotidien , reprendre le chemin de la rentrée , prémisse d'un automne angoissant . Cure de kalamansis , jumping jack ou remix électro , voici ce qui m'a occupé durant cette seconde moitié de l'été ...



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Une chose que j'adore faire lorsque j'ai du temps , lire des livres que je n'aurais jamais le courage d'attaquer dans l'année . Pas des pavés , plutôt des essais de sociologie , de psychiatrie ou ce genre d'histoires intellos qui n'intéressent que les érudits (retraités ) un peu pédants . J'ai alors commencé cette histoire alambiquée sur une bande de khâgneux dans les seventies , qui citent Barthes ou Baudelaire à toutes les lignes et m'obligent à sortir le dictionnaire à chaque chapitre .

Si ces jeunes gens un peu perdus excellent scolairement , socialement les choses sont plus compliquées .Les cerveaux bouillonnent mais les sentiments versent dans la superficialité , à croire que les grands esprits sont incapables d'aimer , de vivre simplement , de s'abêtir dans la passion . Un peu cliché sur les bords , le livre pourrait faire ronfler tout lecteur impatient et exigeant , et pourtant la richesse de Lambron est justement de dépasser le stade de la simple idylle entre grosses têtes période post-disco .

On y retient évidemment cette morale d'une crétinerie évidente que l'intelligence ne fait définitivement pas le bonheur mais aussi que l'adulescence , période un peu moins plesbicitée des auteurs , est sans doute une part aussi difficile que l'adolescence . A 23 ans et des poussières , le futur se profile déjà à l'horizon et pèse une pression gigantesque sur la conscience du jeune adulte. Un bon sujet de thèse de psychologie ... ( j'ai raté ma vocation , est-il encore trop tard ? ) .




Les Menteurs . Marc Lambron




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Et si le navet de Danny Boyle était en effet génial ?




Souvent , en pianotant sur les chaînes , entre Patrick Sébastien et Ingrid Chauvin , on découvre des ovnis . Il faut vraiment ne rien avoir à foutre pour regarder Télé Monté Carlo ( TMC ) un dimanche soir mais j'assume pleinement la vélléité de mes actes . Au programme hier soir , La Plage , le bide du début des années 2000 signé par un Danny Boyle en petite forme ( Trainspotting , Slumdog Millionaire ) . Curieusement , j'ai apprécié ce film . Le casting y est presque ( trop ) parfait : Di Caprio ( critiqué pour son "sur-jeu" ) en héros de jeu Playstation d'aventures , Guillaume Canet en brave garçon intrépide accompagné de sa girlfriend ( Virginie Ledoyen , très juste ) , une sirène baroudeuse fumeuse de joints ou encore Tilda Swinton en cheftaine hippye effrayante .




Au cinéma , de nombreux spectateurs se sont endormis ou ont quitté la salle lors de la première partie du long métrage . S'attendant à un film d'aventures , les malheureux ont eu le droit à une carte postale animée d'une île paradisiaque thaïlandaise . Sauf que Boyle n'est pas si piètre dans cette ( très ) longue séquence d'exposition . Lorsque Richard ( Di Caprio ) pénètre dans l'hôtel est diffusé un film bien particulier à la télévision : Apocalypse Now de Francis Ford Coppola . Détail anodin pour les uns , prédiction discrète pour les autres , la référence cinéphile est en tout cas réussie . Sur fond Moby , les aventuriers ( Koh-Lanta , Lost ? ) ressemblent à des protagonistes de jeu vidéo . C'est probablement pour ça que les critiques ont détesté ce film .

Il y a des monstres ( des requins) , des jauges d'énergie , des réserves de nourriture qui descendent et des séquences romantiques . Jusque là j'ai mentionné tous les éléments qui vous dissuaderaient de voir ce film . Mais "The Beach" penche vers une dimension qui laisserait Denis Brognard perplexe : Où est le meilleur des mondes ? Le paradis serait il pavé de mauvaises intentions ? On se croirait chez Houllebecq ( la Possibilité d'une île ) sur fond All Saints et New Order . Le cocktail s'engurgite contre toute attente . La comparaison avec Koh Lanta semble assez intéressante : les personnages font en effet des sacrifices ( humains) au prix de leur survie et Richard perd littéralement la tête à mi-parcours de cette expérience quasi métaphysique . Philosophie de bas étage ou non , La Plage est un peu comme le malmené "The Basket Ball Diairies " ( film de junkie avec Di Caprio -sic ) , une réflexion qui invite le spectateur à composer son interprétation lui-même , s'il daigne le faire ou à le laisser penser , inflexible qu'il s'agit effectivement d'une remarquable daube .





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Bonjour Geneviève

Elles ont une frange , des minois de poupée , pourraient faire le look-book Sessun et font de l'électro ... encore ??? ! Inutile de présenter le très hype trio originaire de Brooklyn ( qui ne fait aucune référence à Simone de Beauvoir soit dit en passant ) . Si leurs albums ne m'ont pas conquis jusqu'ici , la version remix de Still Night Still Light est une bonne surprise estivale . Intitulé Night Light , les morceaux du groupe réinterprétés par Neon Indian , Jens Lekman , Montag ou Clock Opera pétillent suffisament pour qu'on en redemande .

A découvrir également :

Roman Ruins : Projet solo du batteur de Beach House

Evenings : Ambient pour tailler ses crayons

Helicopter , nouveau titre inédit du prochain album de Deerhunter , Halcyon Digest , à la pochette rappelant Diane Arbus ou Cindy Sherman

Prizes : Dose chill wave

How to dress well ( oui je passe ma vie sur Delicious Scopitone et Gorilla Vs Bear )

Bodyboat ( merci Vice Mag )

Body Language : Goûter branché

FUR

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