Martin Munkasci , génie de l'objectif à l'imagerie sautillante et gracieuse
Quand d'autres rêvent des Etats-Unis ou de l'Italie , Maki préfère rêve de s'échapper en Hongrie , pays rafraîchissant au patrimone largement sous estimé . L'inventeur du Rubik Cube est hongrois ( il a d'ailleurs donné son propre nom à ce curieux objet quadrillé qui creusent les méninges) , ce casse tête est comme une allégorie de ce monde à part : on met beaucoup de temps à le percevoir , le déchiffrer et se donner l'objectif d'écrire un article sur la culture hongroise sans y faire un saut est un pari risqué , presque suicidaire . Quelques heures de recherches en terrain inconnu plus tard ( pensez toutes les pages.hu ) et l'une des faces du cube est enfin terminée , multicolore , audacieuse . 4 points forts d'un art énergique toujours latent qui rappelle le passé fauve du siècle dernier .
Kiss Tibi et Deventi Dalma , fondateurs de "Je suis belle "
1. MODE : Discrétion Studieuse
L'une des plus belles marques de mode hongroise porte étrangement un nom français : " Je suis belle" . Un titre qui rappelle la célèbre citation de Voltaire ( Vous n'êtes pas jolie , vous êtes pire ) , une dynamique littéraire se réverbant sur toutes les robes aux imprimés nostalgiques de la dernière collection . Froissés romantiques et détails théâtraux viennent fignoler ces silhouettes élaborées comme des tableaux . Je suis belle ne suit aucune tendance mais s'inscrit résolument dans l'air du temps , revendiquant un lyrisme stylistique original .
Illustrations de Tibi Kiss pour le magazine The Room
D'autres jeunes pousses de la mode du pays portent des noms plus typiques , tels Nanushka , très à l'image de ce style paisible hongrois . " Ce n'est pas au vêtement de s'exprimer , mais bien à la personnalité du porteur de s'épanouir pleinement et de mixer les formes , coupes et couleurs comme bon lui semble " . Un crédo qu'on retrouve chez Nubu , Use Unused , Dora Konsanszky , Szidonia Szep
Eniko . A une peur bleue de Karl Lagerfeld , se promène avec un ours prénommé Bubbu , est accro aux cartoons Nickelodeon et au goulash . Signes particuliers : pose régulièrement nue ( on se demande pourquoi ? ) .
2 . Beautés dévastatrices
Qu'ont Barbara Palvin , Eniko Minhalik et Sophie Srej en commun ? Les sonorités de leur nom ne trompent pas , elles sont les quelques représentantes hongroises parmi une majorité de mannequins russes . Traits mutins , silhouettes graciles et photogénie incontestable , leurs visages sont désormais célèbres , leurs longues jambes ont marché sur les plus grands podiums .
Barbara Palvin . Originaire de Budapest . joue au football et raffole d'animes ( séries japonaises). Surnommée "Barbi" , cette petite mannequin ( 170 cm seulement ! ) explose aussi bien dans les pages de Jalouse et Vogue que sur les podiums Prada .
Sophie Srej . Avec son regard désemparé et sa silhouette de haricot élégant , l'étrange physique de Sophie Srej a conquis le monde entier . Une présence discrète et incontestable à la fois , qu'on retrouve dans le Marie Claire Italie ou The Room mais aussi régulièrement sur les podiums .
3. Créativité infinie
Amie proche d'Harmony Korine et collaboratrice régulière du superbe magazine The Room , Rita Ackermann est l'une des artistes les plus passionantes du moment . Distillant un art décadent peuplé de silhouettes qui ont étrangement les mêmes traits que leur créatrice , cette designeuse de skateboards , marionettiste , styliste et chanteuse tient une place importante dans cette nouvelle vague d'esthètes multi casquettes que constitue la sphère du street art . Origine ? Hongroise évidemment .
L'art hongrois a longtemps été associé à la peinture , et uniquement la peinture . Les choses ont bien changé , et la liberté de pensée acquise n'a fait que décupler l'inventivité . Street art , photographie , sculpture , les créateurs ne manquent pas.
Voici quelques noms marquants , dénichés sur des liens d'autres liens , de fil en aiguille :
* Marton Perlaki , fournisseur officiel de The Room frôlant la perfection esthétique , dont les clichés semblent toujours emprunts d'une certaine mélancolie néanmoins clinique .
* Street art made in Budapest sur Kulocity
* Tamas Dobos : Portraits glacants , mini films en super 8 , cet ancien étudiant de l'université hongroise de cinéma et de théâtre collectionne les récompenses du 7ème art magyarok .
Gyorgi Galantai , provocateur avant-garde des 70's du réseau Fluxus , spécialiste des agitations illégales à l'époque où le pays subissait encore la censure du régime totalitaire . Poésie , correspondance atypique et projection de films subversifs , rien n'arrête cet élément dangereux ( surnommé ainsi par les autorités ) qui organisa des expos géantes dans la chapelle Balatonboglar et fonda le célèbre Artpool Art Reseach Center ...
Les illustrations de Dasha Shishkin dépeignent un monde sans tabou où les sujets s'adonnent à l'ivresse et probablement aux substances hallucinatoires ( aux vu des couleurs criardes - allez voir Enter the Void , vous comprendrez... ) . Luxe , calme et volupté dirait Baudelaire , avec la plus perfide ironie .
Nicolas Shoffer, précurseur de l'art cybernétique se passionne aussi bien pour les ballets de l'Opéra de Paris . C'est ainsi tout naturellement que Maurice Béjart entre dans la danse , s'infiltrant dans les clichés de ses sculptures visionnaires .
( en anglais pas de panique !) .
4. Cinématèque dépaysante
Janos Xantus et ses road trip à la hongroise
S'enticher de cinéma hongrois revient à explorer une grotte obscure où les réalisateurs perforent de stalactites ce profond tunnel sans fin : une ballade mouvementée mais continue . Pléthore de styles , cocktail explosif sous le signe d'une position assurément révolutionnaire , l'attaque est vive , crue et souvent incongrue aux yeux du spectateur lambda . Le mystère demeure d'autant plus que 99 % de ces longs métrages ne seront jamais traduits en anglais et restent difficilement trouvables . On se contente alors de ces images indéchiffrables , au colorama nostalgique et ces documentaires interminables , contemplatifs . Autant jouer la carte de la franchise : on ne comprend pas grand chose à ce cinéma , sinon que lui associer l'adjectif étranger est un bon compromis.
Kornel Mundruczo - Delta - Un huit clos expérimental en cabane dérangeant , explorant le thème très tabou de l'inceste .
Balit Szimler a eu l'opportunité de présenter l'un de ses courts métrages " Itt Vagyok ( je suis là " lors du festival de Cannes de cette année . Dans ce court , le héros cherche quelque chose , et nous aussi ... Retrouvez tous les réalisateurs hongrois présents aux dernières éditions ici
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