dimanche 13 mars 2011

Downtown 81 : Under the influence


Downtown 81



Tourné comme un reportage amateur de guerilla artistique , Downtown 81 révèle un autre pan de l'histoire de la musique , tagué des frasques d'un certain Jean Michel Basquiat...

Le prisme entre musique et cinéma a toujours inspiré les artistes . Cinéphiles et mélomanes s'associent depuis des années , créant longs métrages hybrides , entre mises en scène musicales et concerts romancés.

Outre les live souvent décevants et les bio-pic de qualité très variable , la partition du genre semble néanmoins toujours à écrire .

Ces dernières années , une poignée de films ont cependant été orchestrés avec davantage de dextérité ( Let's get lost du photographe Bruce Weber sur Chuck Baker , When you're strange de Tom Di'Cillo sur les Doors ou encore Walk the line de James Mangold sur Johnny Cash ) .

Parmi les films notables réalisés par les groupes eux-même , on peut retenir également Miroir Noir d'Arcade Fire , documentaire très fouillé sur le groupe canadien ou Oddsac , collage sous acide réalisé par Animal Collective . D'autres réalisateurs se sont prêtés à l'exercice de la compilation en images comme Jonathan Calourette et ses compte rendus visuels des célèbres All Tomorrow Parties , des concerts sauvages donnés dans d'anciens centres de vacances britanniques. Le film produit par le label Warp n'est cependant pas réellement connu du grand public , après une vague distribution chez Colette ou des sites web spécialisés.

De fait , ce point d'orgue dans l'histoire du cinéma musical rappelle que nombre de projets ont été avortés , oubliés ou enterrés dans les mémoires , remisés avec les K7 souvent illisibles des années 90 . Parmi ces trésors occultés de l'histoire de la musique , on peut mentionner New York Beat Movie , de Glenn o Brien , journaliste d'Interview ( magazine fondé par Andy Warhol ) spécialisé dans le mouvement punk et membre actif de la Factory .

Ce reportage exclusif aurait pu être une énième bio-pic sur Jean Michel Basquiat , qui fréquenta assidument la scène underground new yorkaise au début des années 80 . Entre deux séquences tournées dans des ateliers « improvisés » de l'artiste junkie et fauché , on découvre ainsi ses escapades dans les meilleurs clubs de la grosse Pomme . Deborah Harry , James Chance , Kid Creole and the Coconuts ou James White and the Blacks comptent parmi les rencontres que fait le protégé de Warhol . La BO est toute aussi léchée , Vincent Gallo , Lydia Lunch ou Suicide sonorisant les graffitis de l'enfant terrible du street art .

Manifeste incontournable de la période no wave et post punk dont le centre névralgique semble être Manhatthan , Downtown 1981 n'est sorti que dans quelques petites salles aux Etats-Unis et en France en 2001 , après avoir été restauré par la styliste Maripol et Glenn o Brien en 1999 . Un indispensable de la vidéothèque des férus de musique .

Downtown 81 - Réalisé par Edo Bertoglio Ecrit par Glenn O Brien.
Disponible sur Amazon.fr



Aucun commentaire: