mercredi 16 mai 2012

Le rêve de Cassandre





Le jour d'après


Après les séries américaines des années 90 , je suis rentrée dans une période de visionnage intensif de films catastrophes .
Hormis les téléfilms australiens diffusés en fin d'après midi sur Sy-Fy qui commencent bien souvent par « Alerte à » ou « Panique... » , les films d'apocalypse ont été peu nombreux depuis le début du 21ème siècle et furent rarement une réussite .

Aujourd'hui le sujet favori des réalisateurs en matière de fin du monde est le virus dévastateur , avec le très niais Perfect Sense sorti en Mars dernier où les protagonistes perdent progressivement leur 5 sens à cause d'une épidémie . Sur le même thème on retrouve Contagion de Soderbergh -qui porte bien son nom- ; l'un des films les plus hais de la planète , Phénomènes , du malheureux Schyamalan avec une Zooey Deschnanel médusée et le scénario plus gore de 28 jours plus tard où sévit une épidémie en Angleterre et où les contaminés deviennent des mutants puants ( vaste blague ce film ) . 

Pendant que Nicolas Cage découvre dans « Prédictions » des évènements cataclysmiques d'un futur proche , une série de réalisateurs s'emballe pour la rencontre du 3ème type qui tourne mal . Dans Skyline et Cloverfield , les extraterrestres aspirent et dévorent leur victime qui sont toujours des fêtards trentenaires bien gaulés . L'histoire commence toujours par une méga fiesta qui se transforme en cauchemar pendant que les héroïnes hurlent des « Oh my god » toutes les trois minutes d'un air horrifié . Si Cloverfield a le mérite d'être particulièrement effrayant ( grâce à sa réalisation caméra à la main façon Youtube ) , Skyline traîne en longueur avant de déverser un combat héroïque minable qui s'achève en une épilogue des plus grotesques ( attention spoiler : le héros fini avalé par un extraterrestre , prend son esprit et renaît gentil mutant , magistral ! ) . 2 films ont sû retranscrire l'attaque d'aliens peu pacifistes ces dernières années : La Guerre des Mondes et Signes . Le premier présente l'invasion par une série d'événements terrifiants et spectaculaires ( destruction de la puissance des Etats-Unis) , le second préfère une apparition plus discrète mais non moins inquiétante. L'oeuvre de Spielberg ( qui mérite son statut ) décrit parfaitement le climat d'angoisse ambiant au lendemain du 11 Septembre ( référence aux terroristes , qui sont présumés coupable de cette attaque ) même s'il reste fondamentalement patriotique . Le film est tellement réaliste que les orages électriques survenus peu de temps après la séance ont stressé des milliers de spectateurs ayant vu le film . Signes préfère une approche plus prophétique en laissant planer cette atmosphère d'insécurité et d'impuissance . Outre les E.T sanguinaires , un autre danger guette : le dérèglement climatique . Et dans le style , les résultats sont bien souvent apocalyptiques ( dans tous les sens du terme ) . 

Dans « Le Jour d'après » , les glaciers fondent , les ouragans affluent et New York est figé dans la glace . Jake Gylenhaal campe un ado courageux bien moins intéressant que son précédent rôle de prépubère dans Donnie Darko , et Dennis Quaid ( papa écervelé de « A nous quatre ») ressemble à une espèce d'Harisson Ford des neiges . Le film de Roland Emmerich est suivi quelques années plus tard de 2012 ( même auteur) , où la surdose de déréglements climatiques semblent être le péché mignon du réalisateur ( innondations , tremblements de terre géants , cyclones en veux tu voilà ) . Le Jour d'Après est plutôt passable pour ce type de films , la trame restant suffisamment efficace pour divertir le spectateur ( et non le cultiver ) quand 2012 est bourrin au possible , sorte d'attraction dénuée de toute subtilité où l'on entre juste pour vomir un kebab mal digéré . Et pourtant il est intéressant de remarquer que ces films battent des scores incroyables côté spectateurs .A croire que le thème de Cassandre fascine les contemporains , ces longs métrages américains ultra formatés toujours construits sur le même schéma et les mêmes valeurs ( famille , patrie , courage...) parlent aux gens qui adorent visiblement s'enfiler des seaux de pop corn devant une potentielle fin de leur espèce . Le goût pour le spectacle et le dramatique ne font qu'enfler quand il suffit parfois d'allumer la télévision sur les informations pour satisfaire son plaisir malsain . Ce genre de cinéma serait-il donc de la science fiction de seconde zone , piètre interprétation de ce que notre monde pourrait devenir mais parfaite animation pour le commun des mortels ? En attendant , d'autres détournent l'idée en court métrage crypto-délirant , à l'instar de Larry Clark :

Sorti en 2002 , Teenage Caveman raconte la survie d'un petit groupe de cinglés dans des grottes revenus à l'âge de pierre . L'amour physique est interdit , considéré comme une « dégradation » . Quelques adolescents font alors une rencontre fascinante dans les vestiges de leur ancienne civilisation …


ATTENTION CES IMAGES PEUVENT SENSIBILISER LES PLUS JEUNES PAR LEUR INCONGRUITE


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