vendredi 9 octobre 2015

Quelques pistes pour ne pas te transformer en castor dépressif cet automne



ATTENTION CET ARTICLE N EST AUCUNEMENT UN GUIDE DE DÉVELOPPEMENT PERSONNEL TYPIQUE ILLUSTRE d'une effrayante PHOTO de JEUNE FEMME ACCOMPLIE POURVUE DE BEAUCOUP TROP DE DENTS TROP BLANCHES






Mel au bout du rouleau



Commençons par expliciter ce titre assez suspect, je fais ici référence au film The Beaver de la géniale Jodie Foster( déjà évoqué sur ce blog) où un Mel Gibson profondément cafardeux retrouve le goût de vivre par la déroutante projection d'un castor/Maître Yoda. 

"Le complexe du castor" illustre à la perfection cet article, qui tentera de donner quelques remèdes contre la morosité automnale imminente. 


Il est vrai que cette saison a tendance à plonger les mortels dans un état lénifiant qui tendent à adopter des attitudes proches de celle d'une musaraigne( je prends un exemple dans le même thème, et puis les musaraignes ça change c'est sympa). Notre existence est soudain sans saveur, barbante, de grandes interrogations de plus ou moins grande envergure et importance surgissent et tournent en boucle. Vais-je opter pour ces cèpes ou des bolets? Vais-je repeindre le bardage en bois d'un vernis Castorama ( le castor est partout) ? Tant de questions aussi essentielles que "Qu'est-ce que je vais devenir?","Vais-je devenir consultant à la NASA et rouler en twingo violette? Avoir 4 enfants et un épagneul avec un air possédé ? 





Tout est envisageable à ce stade. Mais toutes ces belles perspectives d'avenir nous semblent inatteignables, peu plausibles, relèvent de la science fiction.  Et le ruminage intensif reprend de plus belle. Alors oui la réalité est cruelle à accepter: on ne séjournera peut-être jamais dans le Seahorse resort rempli de minis bar avec noix de macadamia et de nantis à gourmettes éclatantes . On ne deviendra peut-être pas l'empereur du digital intégralement instagramable à 569 milliards de followers. Mais au fond est-ce tellement fondamental, voire intéressant ?



A la grande question cruciale " Qu'est-ce que je vais faire de ma vie", sache que même Britney Spears du haut de ses skechers rollerblade s'est aussi interrogée sur cette vaste quête d'identité ( dans la chanson Overprotected) même si elle clamait être "Stronger than yesterdayy" un an plus tôt( l'indécision est totale mais bon).Et son clip d'avoir désormais des vertus thérapeutiques. Eh oui Britney est aussi psy à ses heures perdues et prodigue de bons conseils.



Say hello, to the girl, that I am

You're gonna have to see
Out of my perspective
I need to make mistakes
Just to learn, who I am


What am I to do with my life?
(You will find it out don't worry)
How am I supposed to know what's right?
(You just gotta do it your way)




Et puis, la conquête du monde n'est pas nécessairement une priorité.
1. S'inspirer de modèles hédonistes



S'il y a bien une raison qui m'a permis de ne pas déraper davantage ces dernières années, c'est grâce à ces individus incroyables que j'ai eu la chance de côtoyer et que j'admire énormément. Pas des célébrités non. Il y a bien sûr l'entourage proche mais parfois les personnes qui marquent le plus sont celles qui apparaissent et disparaissent de notre existence avant que l'on ait le temps de prendre conscience de l'impact qu'elles ont eu et auront toujours sur notre épanouissement personnel. Des personnes hélas parfois disparues aujourd'hui, d'une bonne humeur contagieuse, qui avaient résisté à beaucoup de choses, ne portaient aucun jugement réprobateur.



C'est étrangement des êtres qui ont une vie extrêmement difficile, souffrent d'une maladie incurable, se savent condamnés qui s'avèrent les moins vulnérables. Ils ont alors cette  propension à profiter de tout avec une plus grande intensité ( le fameux seize the day) et n'aspirent à rien de particulier, sinon à s'éclater au maximum durant ce temps imparti au lieu de subir cette torture continuelle. Il y a aussi ces gens que tu rencontres au quotidien à l'enthousiasme régénérant qui se foutent des codes et de la pression et semblent sauter sur des trampolines en permanence. Libres et légers, ils flottent au dessus des angoissés terrestres avec grâce. Le phénomène fut encore plus prégnant lorsque j'ai débarqué dans le monde de la vente, rempli d'âmes exaltées.


Le catalogue de golf est offert ! ( extase suprême)



On grandit toujours avec des modèles réels ( mon grand père et son côté Mac Gyver tout terrain) ou fictifs ( au hasard Salem Saberhagen et ses répliques cinglantes) mais trouver un guide est toujours salvateur ( attention je ne sous entends pas d'intégrer une secte). Le dernier exemple en date fut l'extraordinaire Albert Espinosa. Ecrivain, scénariste, ingénieur, ce catalan superstar dans son pays qui a sacrifié toute son adolescence dans une bataille contre le cancer. Pugnace et toujours joyeux, ce véritable héros ne retire que du positif de ces années passées en milieux hospitaliers, jusqu'à affirmer que cette partie de sa vie ne l'a rendu que meilleur. Pour Albert, la douleur n'existe pas, les pertes sont des gains et toute expérience est bienfaisante. Après avoir dévoré son livre autobiographique et didactique ( El Mundo Amarillo) et regardé la série dérivée ( El polseres vermelles), je me dis que même une radio de l'estomac peut être une expérience enrichissante, en dépit des circonstances pas des plus heureuses, que j'ai pu acquérir des bases de diététique et avoir des courses en taxi à l'oeil.





Polseres Vermelles



2. Se donner des objectifs futiles mais très utiles



L'argument classique mais imparable que j'avais d'ailleurs déjà donné dans un précédent article. Au lieu de se demander si notre job n'est pas minable et qu'on a pas l'air nous même minable, le temps perdu peut être utilisé de manière plus audacieuse. Qu'importe les commentaires. A une époque de shaming en puissance décuplé par le numérique, on se prête constamment aux critiques, aux remarques acerbes, aux moqueries. Au final, ces insultes ne servent strictement à rien sinon à témoigner de la frustration et de l'ennui abyssal de l'assaillant. Et brusquement, on a presque de la peine pour lui.


Wou


  Cuisiner le galanga comme un pro, devenir le king du flipper, rechercher une doudoune hawaïenne, percer le secret des canapés intégrés aux cheminées, discuter avec un boxeur hollandais, faire une ballade en décapotable rouge, la liste s'allonge à chaque minute.Chaque journée est propice à plein de rebondissements, à nous de scénariser tout ça selon la situation.


A l'attaque !



 En prenant mesure de chaque rencontre ou découverte, j'ai pu apprécier mon immersion dans un tout nouveau monde professionnel avec plein de canoës et de cowboys souriants ( oui c'est bien réel). Et oublier progressivement ce sentiment de honte, d'infériorité de ne pas mener l'existence que j'aurais pu mener. Des personnes bien plus terre et à terre, courageuses et très positives dont il est toujours important de s'entourer gravitent désormais dans cette nouvelle ère optimiste. Et tous les soirs, la chanson All this time( qui passe à tue tête sur mon lieu de travail le soir) me redonne une patate douce d'enfer. Prochaine étape? Traverser la planète pour de nouvelles aventures bien dépaysantes.






3. Trouver sa came



Toi aussi tu peux trouver. Le destin a choisi pour moi les cocktails au kiwi, les clips de Hall and Oates ( et sa veste imprimé léopard !!!), les blousons en jean sans manches...






ou Bradley Cooper avec des dreads et un bébé tigre




4. Râtisser le passé ( après avoir râtissé les feuilles mortes)




Une  méthode américain efficace quand les souvenirs douloureux refont constamment surface: la subsitution ou EMDR. Cette technique utilisée pour les cas de stress post traumatique vise à visualiser de manière précise le lieu, la date, les détails et les personnes présentes d'une scène qu'on souhaiterait occulter. Après avoir restitué la scène, on recommence avec un souvenir heureux toujours dans ses moindres caractéristiques ( jusqu'à l'odeur de Smacks ambiante ou le jaune poussin d'une salopette) jusqu'à que le premier souvenir s'évapore, devienne plus flou, plus difficile à reconstituer. Si l'approche peut paraître ridicule et insignifiante, et qu'on n'est pas tous des vieux vétérans de la guerre du Vietnam traumatisés, elle se révèle grandement utile pour chasser les pensées obsédantes et lésantes. Ce petit nettoyage n'implique pas nécessairement un passage sur le divan et le célèbre "et qu'avez vous ressenti à ce moment-là". Remonter le temps mentalement n'est pas une gageure, des photos ou de la musique de l'époque peuvent accélérer le processus.





Je vous laisse refréner vos tendances à plonger du côté castor obscur de la force avec ce titre anachronique mais d'aujourd'hui tout droit venu de Melbourne.


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