Les
vacances restent le moment idéal pour visionner un bon stock de films
qu'ils soient indépendants ou mainstream , tchèques ou néo zélandais.
J'ai lu que la meilleure manière de connaître et de comprendre le cinéma
était de tout voir , de ne rien proscrire. C'est une manière très
efficace d'observer le monde dans son intégralité et selon divers points
de vue. C'est aussi l'occasion de découvrir les "phénomènes" du moment
et de s'imprégner d'une année qui ne s'est finalement pas achevée par
notre propre perte
(à quand la prochaine fin potentielle du monde?) .
(à quand la prochaine fin potentielle du monde?) .
POUR
: Les amateurs de Simon Werner a disparu et les dégoûtés des sagas
françaises de l'été ( dont le pitoyable "Miroir de l'eau")
Les Revenants. Pur fumisterie Canal + ou résurrection de la série fantastique française?
En
général je suis plutôt réfractaire aux séries françaises. Il faut
avouer qu'on est souvent loin de la force des pools de scénaristes
américains qui pondent semaine après semaine des épisodes dignes de
minis films palpitants ( l'excellent Homeland dernièrement) . Mais
j'étais plutôt confiante en lisant le synopsis des Revenants , sachant
qu'il est réalisé par Fabrice Gobert , auteur du remarquable Simon
Werner a disparu , véritable ovni dans le paysage désolés des thrillers
hexagonaux. On retrouve le style soigné du brillant cinéaste jusque dans
le générique , sorte de clip sur l'apparition et la disparition et dans
la lumière blafarde et luisante à la fois qui confère une atmosphère
surnaturelle au petit village des Alpes où se déroule l'histoire. Servie
par un casting 5 étoiles , la série est une vraie réussite même si elle
suit en définitive des sentiers classiques dont la voie a déjà été
balisée par d'autres séries américaines de science fiction ( on pense à
une sorte de 4400 en version nettement plus sophistiquée ) . La force de
cette nouvelle création de la chaîne cryptée réside sans doute dans son
réalisme saisissant aux antipodes de sa trame d'origine ( une histoire
de zombies).
Another Earth
Pour : Les mordus d'astro physique , du festival Sundance et des longs métrages mutiques incongrus
Contrairement
à ce que son pitch laisserait penser , Another Earth n'est pas un film
de science fiction . Ou tout du moins , le genre n'est qu'en second plan
. On y suit la vie terne d'une jeune femme passionnée d'astrophysique
qui laisse tomber ses études pour devenir femme de ménage. Derrière
cette introduction peu cosmique se cachent pourtant plusieurs autres
intrigues en orbite. Le deuil , la rédemption métaphorisée par
l'existence d'une autre planète et la quête de soi , autant de thèmes
quasi christiques qui surgissent comme une éclipse tout au long du film .
Emmenée par une jeune actrice désaxée ( Brit Marling) , le film compile
malgré lui tous les clichés du parfait film Sundance. Plans fuyants ,
dialogues furtifs et mélancolie "indé" qui finit par plomber ses
dernières minutes. A voir tout de même.
Pour : Les dépressifs passionnés de psychologie , les fans de dessins animés intellectuels à messages codés
Le complexe du castor de Jodie Foster.
J'admire
beaucoup Jodie Foster et avoue avoir été intriguée ( et sceptique) par
son projet de film sur un type dépressif qui se reprend en main grâce à
une peluche en forme de castor. Peu applaudi par les critiques , l'objet
cinématographique quasi inclassable recèle pourtant quelques
qualités. Loin d'être une comédie lourdingue à la "Ted" , le film lorgne
plutôt vers le conte psychologique et pourrait illustrer d'une certaine
manière les troubles bipolaires caractéristiques de la dépression . Le
castor incarne l'exact opposé de Mel Gibson mais représente son état
mental le plus excessif ( ambition démesurée , relations trop parfaites)
qui est en définitive le plus destructeur . En témoigne l'issue
tragique du film qui est néanmoins nécessaire pour enfin sortir la tête
de l'eau .
Pour : Les aficionados de Kathryn Bigelow ( Démineurs), les adeptes de tragédies beckettiennes
Buried.
Alors que je considérais Ryan Reynolds comme un action man débile de
l'industrie hollywoodienne , j'ai dû réviser mon jugement après avoir vu
Buried. Plus qu'un huit clos , l'action du film n'est concentrée qu'entre les cloisons du
cercueil - et s'en voit décuplée- où est enfermé un routier envoyé en Irak après avoir été enlevé
par un groupe de terroristes. Ultra haletant , ce long métrage
fortement déconseillé aux claustrophobes s'avère d'une redoutable
efficacité. Il parvient à retenir l'attention du spectateur dans un
décor fixe par le jeu désespéré ( et très juste) de son personnage
principal , à qui l'on s'identifie facilement par ses atours de mec
lambda. Les quelques minutes dans l'obscurité totale sont sans doute les
plus réussies et communiquent le enfermement oppressant qui règne
tout au long du film . Un thriller espagnol palpitant jusqu'à la
dernière seconde , injustement mésestimé par la critique...
Seven:
Pour : Les mordus d'Esprits Criminels et du silence des agneaux
Je
ne découvre que tout récemment le travail de David Fincher. Je n'avais
vu que l'insubmersible Fight Club et Zodiac , tous les deux excellents
et revisionnables à l'infini . Seven va sûrement rejoindre cette
catégorie par sa maîtrise exemplaire du thème de l'enquête policière et
son jeu d'acteur impeccable. Le serial killer joue ici les anges de la
mort ou de justicier sadique qui espère nettoyer les rues de ces
individus en marge de la société qui le révulsent ( obèses ,
prostituées...) . Blafard et sans concession , le thriller trouve son
climax en matière de noirceur dans son dénouement cauchemardesque
pourtant tout à fait plausible.
Jusqu'à que la fin du monde nous sépare.
Le
tandem est inattendu mais fonctionne étrangement. L'une des mascottes
d' Appatow abonné aux comédies grasses (Steve Carrel) et une anglaise habituée aux
films d'époque (Keira Knightley) se retrouvent dans une comédie de fin du monde ( un
genre antithétique ici maîtrisé avec brio ) où la folie ambiante
qu'entraînent ces derniers instants transmet une joie de vivre
rafraîchissante , un hédonisme bienvenu en période de crise. L'un des
films sur l'apocalypse qui donnent le plus envie de quitter ce monde à
dos d'un poney rose fluo.
Le Hobbit.
Moi
qui ait toujours considéré le Seigneur des Anneaux comme la filmo
idéale de mon adolescence bercée par la fantasy , j'ai été un brin déçue
par ce préquel peut être davantage destiné à un public plus jeune mais
qui a le mérite de m'avoir fait revenir 10 ans en arrière , entre
insouciance et imaginaire démesuré. Les décors sont toujours aussi
somptueux , la musique est toujours là et la bande de nains est plutôt
fun .Mais le film s'embourbe à tort dans une avalanche d'effets spéciaux
et de rallongements qui relèvent plus des libertés qu'a pris Peter
Jackson que de l’œuvre originale de Tolkien ( qui est beaucoup plus
courte que le Seigneur des Anneaux) . Un bon divertissement qui reste
néanmoins une œuvre mineure du réalisateur.
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