jeudi 22 août 2013

Les avantages inopinés de l'été #2







Bonjour je suis en possession d'un reflex ( haan c'est trop ringard maintenant le numérique) qui m'a coûté un bras et une jambe, et je ne sais toujours pas m'en servir, sinon à prendre des clichés incongrus, décadrés ( ici en l’occurrence ma lampe années 30 que je pourrais immortaliser sous tous les angles avec sa tête de tortue).


Ce fut l'occasion de:

Déménager! Quitter le bled pourri pour la ville. Augurer de nouvelles aventures plus ou moins rocambolesques. Un déménagement est un processus très troublant et bizarrement très fatiguant ( même si on ne fait strictement rien, à part gêner les déménageurs qui s'affairent partout dans les couloirs). La maison vide, la considération qu'on n'y retournera pas. Puis l'appartement où les cartons s'entassent. On ne réalise pas, on ne se sent pas encore chez soi, on a l'impression d'être dans une location de vacances pour une durée déterminée, que le retour dans la précédente demeure est imminent. Mais non.

Faire ( involontairement) le sprint de sa vie sous une pluie diluvienne et les arbres détruits par la foudre, puis se faire sauver par un inconnu et son parapluie qui vous tend un ticket de métro pour atteindre la station la plus proche, le tout avec une BO dramatique dans les oreilles.

Commencer à écrire un livre ( eh ouais soyons fous) pour transformer les épreuves endurées en carburant. Une histoire de défonce au Phosphoneuros en somme. Petit extrait sur ce blog très prochainement ! En y repensant ( trop souvent), ces événements nous semblent irréels, l'idée d'avoir réchappé à quelque chose est pour le moins terrifiante et en même temps stimulante: Je suis toujours là, je tiens toujours sur mes deux jambes, j'ai survécu, d'autres non. C'est formidable. 

Changer radicalement de style tous les jours et ainsi ne pas être du tout reconnu par des connaissances lointaines ( très pratique!). 

Tout coordonner et partir dans ce genre de délire : ( fantastique bouquin soit dit en passant!)





Découvrir une sorte de plage au milieu de nul part où les gens se baignent et rôtissent gaiement. Observer ce phénomène .Photographier là bas une dame fort sympathique rencontrée par hasard pour ses souvenirs de vacances, qui commence à vous raconter sa vie et celle de son fils qui est allé en boîte, vous donne des conseils répartie anti pervers et prend toutes les poses imaginables pour trouver son meilleur profil.

Regarder des films étrangers indépendants/Sundance/MK2/ Validés par Dazed and Confused/Je suis un gros hipster snob , peuplés de serial fucker d'outre tombe et de créatures indescriptibles.

Découvrir qu'il y a des personnes exécrables certes, mais aussi fantastiques et toujours joyeuses, qui vous font des grands sourires dans la rue ( même des inconnus), ou chantonnent. La vie serait-elle une comédie musicale grandeur nature dans ses beaux jours?

Aller au ciné aux séances nocturnes voir tous les blockbusters d'horreur en 3D et de science fiction et kiffer sa race ( expression particulièrement has been je le reconnais) en sursautant trois fois plus que la majorité de la salle.

Guider une touriste coréenne dans la banlieue (enfin banlieue tout est relatif) mais aussi un couple hollandais, une sexagénaire américaine, la ville est internationale l'été. Dans le centre, la "faune" est également radicalement différente, les plus aisés partis en croisière laissant place à des touristes émerveillés par la moindre minuscule église et aux bandes de mecs tendance hiphop tous droits sortis de Save the Last Dance. Grand dieu c'est tellement cliché de dire ça.

Rester des heures dans un magasin de poignées de portes ( et repartir sans rien acheter en définitive).

Rêver d'acheter des poissons tropicaux et un cobaye.

Descendre une mini bouteille de jus de bouleau ( oui je suis pas très branchée bière) devant E.Entertainment ( chaîne hautement intellectuelle) ou MTV ( Room Raiders, Pimp my Ride, Tops de MTV Pulse). Et pour assumer tout ça, disserter mentalement sur la question et son questionnement sociologique sous jacent.

Pleurnicher façon Chris Isaak devant son économiseur d'écran esprit Windows 98 avec un pauvre coucher de soleil ( non en fait je déconne)

Se la jouer fenêtre sur cour en installant un transat devant sa fenêtre et maugréer: Où sont les tueurs en série c'est tellement rasoir ! Où sont les couples adultérins avec la femme qui finit décapitée et la gorge tranchée par un candélabre ?

Vivre 15 jours sans Internet et réaliser qu'à haute dose le web annihile la créativité et l'imagination et que Facebook ne sert en fait à rien, sinon à perdre beaucoup de temps. Mais y retourner immédiatement dès le retour de la connexion, même si c'est vain ( ce site est machiavélique). Aller sur Internet dans les lieux public est une expérience assez amusante, il y a une certaine promiscuité entre chaque ordinateur, ce qui fait qu'on peut  voir ( sans trop le vouloir) ce que trafique l'autre sur la toile. Achat d'un slip léopard, visionnage d'un documentaire  expérimental sur une mamie trash thaïlandaise, et bien sûr une harmonie de fenêtres bleues, le réflexe de tout être humain connecté: Facebook !!

Lire Cocteau, Baudelaire, des livres de psychiatrie qu'on ne devrait même pas avoir en sa possession et des ouvrages d'architecture de 3kg très très chers, debout dans les librairies.

Ecouter des CD ( mot qu'on n'entend plus vraiment), tous genres confondus et ainsi dépoussiérer sa petite chaîne stéréo offerte avec un abonnement d'un magazine qu'on ne se rappelle même pas avoir feuilleté.

Manger des salades de wakame, des smoothies à la goyave, du kasha et du seitan à gogo. Plus c'est atypique mieux c'est ( et rien à foutre si c'est branché ou pas). Puis se nourrir uniquement de lait végétal et de poivron comme David Bowie, mais par pour se transformer en une icône de glam rock, mais parce qu'on nous annonce qu'on est à découvert.

Faire un débat sur Hannibal et le Silence des Agneaux avec un vendeur de dvd ( désespéré et lui-même aussi résolu à télécharger).

Aller courir à l'aube parce que votre organisme a décidé de vous transformer en mutant à la moindre exposition au soleil, trottiner joyeusement en écoutant de la musique scandinave ( pour trancher avec la chaleur), croiser des marcheurs nordiques extrêmement motivés et éventuellement des ragondins à moitié shootés ( je n'en avais jamais vu auparavant ce croisement entre chien/castor et taupe obèse est impressionnant).

Se réjouir pour un rien et se donner des missions d'exploration différente tous les jours. Quartier créole avec le sosie d'Azealia Banks, banane plantain, zouk et boutiques de perruques, boutiques abandonnées, boulangeries louches, restaurants libanais, petits squares divers, rues interminables...

 Découvrir les vidéos très "SPÉCIALES" de l'ancien propriétaire de son IPOD d'occasion ( et quand je dis spéciales je pèse mes mots), ainsi qu'une vaste sélection musicale  paillarde et dédiée à Patrick Sébastien ( HORREUR).


Bonne fin de vacances à tous !!

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