
A Helsinki , ce jeune styliste aux allures de danseur de smurf , fait déjà rage . Commercialisée au très select "Wunder Shop" ( sorte de Colette local ) , sa dernière collection mélange rigueur modesque et délires de street art . Rencontre avec le nouveau roi nordique des fameux "t-shirts dégoulinants de talent" ...
J'ai appris une chose ce jour-là : les Finlandais sont cool . Il aura fallu quelques minutes pour que Daniel Pallilo réponde à mon mail " en timide anglais" avec un enthousiasme inattendu . Quelques minutes et cris de victoire plus tard ( oui , bon , j'ai mes petites satisfactions personnelles ) , j'envoie une série de questions souvent laborieuses à répondre ... HOP ! La réponse postée est pratiquement immédiate :" Dan , you're definetely a great guy ! "
Contrairement à beaucoup d'autres , Daniel est un autodidacte . "J'ai d'abord été aux Beaux Arts , puis j'ai fini par décidé d'intégrer la célèbre école d'arts et de design d'Helsinki , en optant pour la section mode". Mais l'encadrement de l'établissement ne tarde pas à l'ennuyer , il quitte l'école avant la fin de son cursus . " C'était pas mon truc , il valait mieux arrêter" . Ca mérite d'être clair . La suite , on la connait déjà : après des années de travail acharné , les coups de ciseaux et les esquisses de cet élève indiscipliné finissent enfin par payer . Repéré par l'agence Pick A Doll , Daniel crée sa propre marque indépendante , qui porte son nom . Le jeune styliste est plus bavard sur le présent . Chacune des collections porte un titre à sens multiples ; l'été 2010 s'intitule Renaissance . Avec une forte propension à imprimer des têtes de morts sur toutes ses robes , Mr Pallilo excelle néanmoins avec une palette de couleurs réduite : le noir et le blanc .
Ses créations sont monstrueuses , ouvrant leur gueules béantes comme une finition imprévisible . Diverses formes et illusions graphiques sont exploitées par le facétieux designer , mais le fruit de ses recherches reste toujours cohérent . " Il y a toujours tellement de choses qui m'inspirent , explique t-il , des choses qui me sont proches , des choses que j'aime . Je tente de combiner des idées radicalement différentes ensemble , afin d'épurer au maximum le résultat . "
Pourtant , Daniel délaisse le glamour et le gratin people , et affirme n'avoir aucune "icône de mode" ou références quand il crée . " Ca part d'une feuille blanche , je ne veux plagier personne" . Serait-ce une spécificité de la mode finlandaise ? " Non , je ne pense pas , même si chacun veut toujours croire qu'il est différent . Mais je suppose que dans un certain angle , on constate peut-être quelques changements d'un pays à l'autre . "
Cela étant , on ne peut nier le fait que Pallilo est guidé par les racines de son pays , pendant son temps libre , le vingtenaire avoue traîner au "Kiasma" , centre culturel gigantesque dont les Finlandais rafollent par sa force artistique et ses concerts surprises . Le reste du temps , comme tout jeune de son âge , il traîne au bar :
" Je vais toujours aux mêmes endroits : " Le Bar nr9 Uudemmaankatu " , le Kom Bar in Korkeavuorenkatu ...". A travers cette nouvelle vie que mène le jeune créateur , y a t-il d'autres aspirations ? " Je ne préfère pas penser au futur, d'ailleurs il est mieux de ne rien espérer du tout " . Très lucides ces Finlandais ! D'ailleurs , Dan' n'échangerait sa routine pour rien au monde : " Je réponds à mes e-mails , je vais me ballader , boire un café ou manger avec mes amis . Puis je travaille ( sans personne pour lui donner des ordres ) , je regarde un film et m'endors souvent devant . "La belle vie ? Bon , un brin de naïveté n'a jamais tué personne , au contraire , l'innocence , c'est un instinct de survie ...
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