Gregg Araki , le néo-Sade urbain
Il agrémente chacun de ses propos de petits sourires sardoniques , relayant les interviewers au rang de spectateurs ignorants qui associeraient longs pornos à son travail . Peinture virulente de la jeunesse du 21ème siècle , la filmo du réalisateur asiatique survolté semble à mi chemin entre un Appatow sous acide et un Larry Clark plus underground .
Sortes d'American Pie d'auteur , les frasques de ces jeunes gens dépravés captivent par leur sincérité , le tout matiné d'un imaginaire surréaliste , suggérant une idée métaphorique de ces expériences plus ou moins fructueuses . Des images déshinibées , sans façon , pour un cinéma sans fausse note . C'est dans le casting de choix , éclectique comme un salad bowl , que Makinfluence a voulu s'arrêter.
Le héros , incarné par Thomas Dekker , a des airs de beau gosse attiré par le côté obscur de la force . Ce jeune acteur originaire de Las Vegas a fait ses classes dans les Feux de l'amour , Star Trek ou Le village des damnés , enchaîne les comédies Disney mièvres avant d'opérer une soudaine reconversion sur le petit écran . Des séries non identifiées aux soaps block busters ( Dr House , Heroes , Sarah Connor ) , le physique avantageux de Thomas est passe partout. Avant l'arrivée de Gregg , pas grand chose : un drame lacrymal de Nick Casavetes ( Ma vie pour la tienne ) ou encore un slasher/remake ( Les Griffes de la Nuit ) .
Araki aime mélanger les styles comme avec Chris Zylka , sorte de Ken humain qui collectionne les apparitions dans les séries les plus débiles du moment ( Hannah Montana , 90210 ... ) dont le sourire freedent saura ajouter un peu d'humour à l'univers sombre de Kaboom . On retient aussi le nom de l'étonnante Juno Temple , jeune anglaise pétillante au CV très "indé" et diversifié ( Atonement , Cracks , Greenberg ... ) ou Nicole Laliberté , rousse foudroyante et top model/ballerine française qui débute sa carrière d'actrice avec un rôle de choc .
Le réalisateur de Doom Generation semble avoir un faible pour les actrices françaises et a tenu à tourner des scènes de french kiss avec Roxane Mesquida* , déjà abonnée aux productions controversées et alternatives ( A ma soeur , Rubber ( tribulations d'un pneu ) ) et aux films d'horreur ( Sheitan ) .
A l'affiche également , des éphèbes en tout genre ( Andy Fisher Price - si si et Brenan Meija et son corps d'Action man ou encore Jason Olive , ex mannequin lui-aussi ) , un acteur fétiche ( James Duval et sa dégaine de mec pas net - même s'il joue le rôle du Messie dans Kaboom- déjà vu dans Totally Fucked Up , The Doom Generation , Nowhere ) , Kelly Lynch , mannequin à la retraite et son nez aquilin et Haley Bennett , chanteuse de variété reconvertie . Bref , une tribu d'acteurs hauts en couleur qui vient dynamiter un scénario déjà bien allumé .
* Roxane Mesquida est en couverture du dernier numéro de Citizen K
* A VISIONNER ICI INTERVIEW D'ARAKI AU GRAND JOURNAL
L'acteur du jour :
Joseph Gordon Levitt dans Manic ( 2001 ) ( 2d film aux côtés de Z.Deschanel )
Portrait express : Asia Argento
L'ex fiancée de Vincent Gallo affiche un parcours impressionnant ( Gus Van Sant , Sofia Coppola , Romero , Breillat , Assayas ... ) . Avec un goût prononcé pour le cinéma indépendant , la jeune romaine , DJ à ses heures , a déjà réalisé plusieurs films remaquables ( Scarlet Diva , Le Livre de Jérémie ) après avoir tourné plusieurs longs métrages avec son père - Dario Argento - ( dont Trauma ) . La chaîne Arte a décidé de jouer cartes sur tables avec cette mystérieuse actrice à réputation sulfureuse .
Ciné rétro : Jacques Rivette et ses patineuses
Capture d'écran : Carlos Reygadas , le Tarkovski mexicain ( prix du Jury au festival de Cannes 2007 pour Lumière Silencieuse )
Bande annonce du jour : Somewhere de Sofia Coppola
Bronco Bullfrog , où les tribulations d'ados originaires de Stradford dans les 60's demeure un symbole de la culture underground britannique, notamment du courant Suedehead
Les fans d'Alexandre Mc Queen feront automatiquement le rapprochement . C'est bien du film "On achève bien les chevaux" dont s'est inspiré le génie disparu pour son défilé de printemps 2004 , l'histoire d'un marathon de danse cauchemardesque signé Sydney Pollack .
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