dimanche 6 mars 2011

Bum around London





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Photo : Norman Parkinson , photographe des 60's à l'imagerie flegmatique et distinguée. Very British !








Si votre jugement de froggy vous incite à penser qu'un voyage en Angleterre se résume à un pélerinage à Big Ben , une photo avec un mannequin de cire chez Madame Tussaud ou la digestion (difficile) de Fish&Chips sous le crachin britannique , on peut alors tirer deux conclusions : soit vous n'avez pas pris le ferry depuis 97 , soit vous imaginez l'Angleterre comme un comic strip géant d'un manuel Apple Pie .


Capter toute l'essence de Londres est une mission kamikaze , chaque quartier renfermant nombre de curiosités , mais aussi chaque rue , voire chaque parcelle de terrain pour certains endroits. Cela fait près de 10 ans que je viens ici , et je passe pourtant toujours à côté de ces lieux incontournables du melting pot british baignés de contre culture . Erreur rectifiée ( en partie ) cette année. Compilation express de trouvailles à voir , écouter ou déguster .

Note : Les photos ne sont pas de moi , la ville où je logeais n'étant pas vraiment un lieu "safe" , j'ai préféré laissé mon appareil de l'autre côté de la Manche .



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1. Admirer la crème de l'art contemporain à la Saatchi .


Spotted - des installations non identifiées de croissants pendus ( offensive contre la France ?) , chèvre encastrée , obsession pour les croix et les publicités pornos japonaises des 80's ... Foutage de gueule ou non , le travail de ces artistes conceptuels déconcerte autant qu'il fascine . Et curieusement les messages envoyés n'ont jamais été aussi concrets dans des oeuvres aussi abstraites.
La question n'est définitivement plus celle de l'esthétisme , de la beauté ou même de l'éthique , thèmes visiblement galvaudés et subjectifs .
A la différence des musées plus "conventionnels" de la ville , la Saatchi est très aérée et agréable à visiter . On y croise des étudiants en arts croquant quelques oeuvres sur le vif , des retraités funky qui sprintent dans les escaliers en verre ou des couples bobos en manque de sensations "alternatives". Localisée près de Sloane Street ( l'une des rues les plus huppées de la ville ) , la Saatchi sait choisir son public ...




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2. Arpenter Carnaby Street


Jadis berceau des Swinging sixties , cette rue abrite autant les créateurs british par excellence que les labels favoris des jeunes . Tous les rois du denim sont là ( All saints , gstar raw ou Levis pour ne citer qu'eux ) ,terrassant progressivement ( et à regret ) les boutiques d'époque.
Ce jour là on y a croisé des brindilles distribuant les Manifesto D'YSL , des trentenaires pressées avaler des encas sains de chez Pret à Manger ou des étudiants en quête de pièces streetwear bien flashy .

Si vous en avez le temps , allez faire un tour dans Charing Cross Road , où se sont installées un certain nombre de petites librairies ultra pointues , comme Claire de Rouen Books ( la préférée du créateur Ashish Gupta ) , mélange de livres d'art underground et d'ouvrages plus trash.

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3. Manger bio végétarien sur le pouce

Chez EAT , la notion de malbouffe anglaise est définitivement passée de mode. Soupes/repas épicées , sandwichs vitaminés et desserts fruités à IG bas , l'addition est nutritionnellement et économiquement parfaite.



Menu dégusté après la visite chez Saatchi : Sandwich au pain brun coriandre/citron/houmous et crudités aux aromates + cookie à la farine complète , sirop d'agave et pépites de cranberry.

Alternative pour les carnivores : Chez Pret a Manger, sorte de Brioche Dorée haute gamme proposant de la cuisine internationale , les wraps fourrés comme des pizzas sont tout aussi légers et savoureux .

* A noter : En Angleterre , la diététique obsède beaucoup les milieux aisés. Tous les sandwichs , salades , biscuits sont étiquetés de mentions nutritionnelles et beaucoup sont garantis "fat free"( o % ) ou "low fat"( allégé ) . Plus en avance que la France , les supermarchés ou restaurants proposent une vaste gamme de produits végétariens et/ou allégés , les brouteurs d'herbe représentant une vaste communauté dans le pays ( du rosbeef? ) . Des enseignes telles Marks & Spencer ( Monoprix anglais ) ou Sainsbury affichent une palette de choix bio et saine impressionnante .

Hélas , les classes sociales plus défavorisées ont davantage accès à la junk food bon marché, qui favorise beaucoup le surpoids voire l'obésité. Les fish & chips baignent dans l'huile , les viandes atteignent facilement les 30 % de MG et les biscuits sont souvent des calories dites vides ( sucre blanc et beaucoup de matières grasses saturées) .

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4. S'imprégner de la créativité de Brick Lane

Les plus agoraphobes préféreront le calme de ce quartier , bien moins bondé que Camden Market . Cet endroit caché derrière Liverpool Street abrita ceci dit Jack L'Evrenteur par le passé et reste fortement déconseillé la nuit en solitaire . Avec son brassage culturel fascinant , Brick Lane est depuis quelques années le quartier "qui monte" , en passe de détrôner Camden Town , où affluent toujours les touristes .
Entre deux boutiques concept qui permettent de redécorer son cottage pour un tea time décalé , les disquaires s'enfilent , diffusant à portes ouvertes des playlists échappant aux ondes lambdas ( Rough Trade) . Juste en face : des designers asiatiques proposant des créations avant garde à prix doux ( Public Beware ) .
Beaucoup de magasins sont régis par ce concept très système D : des trocs/braderies sauvages répartis en micro stands où naviguent des "jeunes gens modernes" sapés en fripes de la tête au pied , tout style confondu . Un mix typiquement londonien qui rappelle qu'on pourrait tout à fait débarquer déguisé en dindon ici .

Après avoir fait des emplettes , les touristes repus matériellement parlant aiment ensuite mordre dans un bagel chaud et croustillant de la désormais incontournable Bagel Factory.


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5. Prendre un bain de foule et d'idées en vrac à Camden

Même après un passage à Brick Lane , mon insatiable curiosité m'a poussée à aller voir du côté de Camden . Outre le célèbre Camden Market , ce quartier de Londres est devenu un passage obligatoire pour flairer l'air du temps "made in uk" . Entre fête foraine XXL ( les devantures kitsch des magasins rappellent celles des attractions ) , marché démesuré ( presque toutes les cuisines du monde sont représentées ) et friperies sur des kilomètres , Camden est le paradis des gourmands de vintage et de cuisine exotique où les vendeurs sont aussi cool que leurs prix. Attention toutefois , ce recoin gagne tellement en popularité que les tarifs commencent à grimper . Les arnaques sont vite arrivées!


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6. Démystifier le rêve "Postman Pat"à Luton.

Malgré son allure de petit village coquet typiquement anglais , Luton apparait comme l'un des points névralgiques des conflits internationaux téléportés sur les terres de la reine Elisabeth II . Manifestations d'extrême droite à débordements , terrorisme , taux de criminalité élevé ... le tableau est affligeant .
Heureusement , Luton reflète également l'un des visages positifs du pays d'Albion : son ouverture multi culturelle et ses concepts foisonnants .
Comme beaucoup d'autres cités situées en périphérie , la ville offre une variété de restaurants et boutiques impressionnant pour sa taille moyenne .
Beaucoup des grandes enseignes de mode ( Topshop , Primark ou H&M ) y ont poussé tout comme des concepts assez barrés comme les Doctor Fish ( massages et désinfection des pieds par mordillements de poissons - charmant... ) .
La grande particularité de Luton ( comme de la plupart des villes anglaises d'ailleurs - que fait la France? ! ) est aussi celle des take away . Polonais , indien , italien, scandinave, chinois ... le choix est vaste , la livraison souvent gratuite et les portions bien copieuses ! Dépaysement à seulement 1h30 de la France ? C'est possible !

Playlist de ce périple :

1. Atlas Sound . Washington School

La voix de Bradford Cox hante l'un des épisodes de la nouvelle saison de Skins , dans un épisode entrevu sur E4 . Playlist léchée et intrigue légèrement trash , les kids de Bristol ont toujours autant la classe.

2. Craft Spells - Party Talk

Ce tube a déjà plus d'un an mais l'électro-pop nostalgique et rouillée de cette bande de Seattle joyeusement éméchée a longuement accompagné mes pas dans Brick Lane. On attend avec impatience leur nouvel opus Idle Labor , prévu fin Mars.

3. Deptford Goth


La presse anglaise est assez "crappy" en général : typographie ringarde , sujets "tabloids" et surdose de publicités , les versions françaises de Elle , Glamour ou Vogue s'avèrent de meilleure qualité . Heureusement , quelques magazines à prix honnête ( environ 4 € ) sortent du lot , dont le très pointu Dazed and Confused ( dont je vous rabâche les oreilles depuis des années d'ailleurs ) . La revue conseille toujours des groupes inconnus , mais qui ne tarderont pas à ne plus l'être ... Real Love Fantasy fait également partie de la playlist du site Blalock , excellence référence de musique indépendante à consulter ici

4. Bibio : K is for Kelson

Qui dit Angleterre , dit Warp , dont les albums abondent chez les disquaires indépendants de la capitale. A Carnaby Street , on a d'ailleurs entendu ce titre de Bibio en exclusivité avant même sa sortie officielle à la fin du mois . This is England !








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